Ce livre, en accès libre, examine comment la gouvernance d’entreprise peut s’intégrer aux pratiques de gestion humaniste. Réunit des perspectives internationales sur la gouvernance coopérative. Édité par Sonja Novković, Karen Miner et Cian McMahon, le livre s’appuie sur les recherches du Centre international de gestion coopérative, à l’Université Saint Mary’s, au Canada.
Comme l’expliquent les éditeurs, la gouvernance des entreprises démocratiques détenues par leurs membres est complexe et dépend du contexte. Les membres s’engagent généralement dans l’entreprise en contribuant à son fonctionnement, tout en la détenant conjointement et en la contrôlant démocratiquement afin de permettre cet engagement.
Alors que les organisations détenues par leurs membres et gouvernées démocratiquement couvrent des coopératives, des mutuelles, des associations et autres organisations du secteur bénévole, l’entreprise coopérative présente un intérêt particulier pour l’avancement de la littérature sur ce sujet, étant donné la définition commune de ses limites fournie dans la Déclaration sur l’identité coopérative de l’Alliance coopérative internationale (ACI, 1995).
La gouvernance dans les coopératives en tant qu’entreprises collectives (MacPherson, 1996 ; Novkovic et al., 2022) consiste à promouvoir la dignité humaine, la prise de décision démocratique et l’engagement (empowerment) des employés et des autres parties prenantes. Ce qui manque, c’est une meilleure compréhension des pratiques de gouvernance impliquées dans la mise en œuvre du paradigme humaniste et de leurs implications. Cet ouvrage tente de combler cette lacune. Son objectif est donc double : d’une part, faire progresser la théorie de la gouvernance humaniste dans les organisations démocratiques et, d’autre part, présenter des structures et des processus de gouvernance coopérative qui correspondent à la perspective du paradigme humaniste. Alors que le premier objectif fait appel à la recherche académique, le second vise à informer la pratique et à aider à identifier les systèmes et les pratiques qui freinent les pressions isomorphiques dégénératives sur la gouvernance coopérative.
Partant du principe que le paradigme humaniste et la gouvernance démocratique dans les organisations vont de pair, le livre explore la gouvernance sur la base des caractéristiques intrinsèques des entreprises coopératives, à savoir : être fondées sur des valeurs ; être détenues conjointement et contrôlées démocratiquement ; et être centrées sur les besoins des personnes en tant que producteurs, consommateurs ou travailleurs. Cela permet d’établir les paramètres de base des systèmes de gouvernance humanistes applicables aux coopératives, ainsi qu’au contexte de la démocratie économique plus largement.
L’entreprise coopérative est un moyen d’action collective par lequel les membres réalisent leurs objectifs et leurs aspirations, qu’il s’agisse d’un travail décent, de l’accès aux marchés et/ou de la protection contre les risques du marché et les transactions spéculatives. Le modèle se prête donc aux hypothèses sous-jacentes de l’économie et de la gestion humanistes. En particulier, les hypothèses comportementales qui sous-tendent une entreprise collective s’écartent de l’optimiseur hyper-rationnel égocentrique de l’économie néoclassique et s’alignent sur la rationalité limitée, qui prend en compte les imperfections humaines ainsi que l’empathie et la solidarité dans les affaires socio-économiques/écologiques.
Ce volume fait également progresser la conceptualisation de l’humanisme dans les affaires en incluant les aspirations collectivistes des membres des entreprises coopératives et de solidarité sociale.
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