Le 26 novembre dernier, lors de la 24e réunion plénière du Comité économique et financier (Deuxième Commission) dans le cadre de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, une nouvelle résolution sur l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) a été présentée et adoptée avec 175 votes pour et aucun contre, soulignant son rôle dans l’avancement des Objectifs de Développement Durable (ODD) à travers une croissance inclusive, résiliente et durable.
Ce nouveau projet de résolution a été coparrainé par une longue liste de pays, notamment l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Maroc, la Pologne, le Portugal, la Roumanie et l’Uruguay, entre autres. La résolution a été présentée avec le soutien essentiel du Groupe de travail inter-agences des Nations Unies sur l’ESS (UNTFSSE), dont le travail a été crucial pour la rédaction du texte, suite à la publication du premier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la promotion de l’ESS pour le développement durable, en octobre dernier.
Le Chili, pays chargé de présenter cette nouvelle résolution, a rappelé qu’en avril 2023, l’Assemblée générale avait adopté par consensus la première résolution des Nations Unies sur la promotion de l’ESS (A/RES/77/281). Cette seconde résolution souligne l’importance de l’ESS comme « moteur essentiel d’un développement inclusif et durable, en particulier pour promouvoir le travail décent, réduire les inégalités et favoriser la transformation sociale. »
Déclarations précédant le vote
Préalablement au vote, le représentant de l’Union européenne aux Nations Unies, au nom de ses États membres et des pays candidats, à savoir la Serbie, l’Ukraine et la Géorgie, a souligné que « est un vecteur essentiel pour accélérer nos efforts en vue de réaliser pleinement les ODD, en favorisant la prospérité économique en harmonie avec les aspects sociaux et environnementaux, sans laisser personne de côté ». Il a également mis en avant la nature collaborative de l’ESS, fondée sur des modèles de partenariat solides impliquant une diversité d’acteurs.
Finalement, le projet de résolution a été soumis au vote et a obtenu un soutien massif avec 175 votes en faveur, une seule abstention – celle de l’Argentine – et aucun vote contre.
Economie sociale et capitalisme
Après le vote, le représentant de l’Argentine a expliqué son abstention, en argumentant que le capitalisme et le libre-échange sont fondamentaux pour atteindre le développement durable et éradiquer la pauvreté et la faim.
En réponse, le Sénégal est intervenu pour clarifier que l’ESS ne s’oppose pas au capitalisme, mais « offre un cadre alternatif qui privilégie la coopération, l’équité et la durabilité, en promouvant des pratiques économiques orientées vers le bien-être social plutôt que vers la simple maximisation des profits ».
Autres résolutions ayant un impact sur l’ESS
Au cours de la même session, d’autres résolutions ont été adoptées, reconnaissant également l’importance de l’ESS. Par exemple, la résolution « Promouvoir les investissements pour le développement durable » met l’accent sur les micro, petites et moyennes entreprises, ainsi que sur l’économie sociale et solidaire.
De même, la résolution sur « l’entrepreneuriat pour le développement durable » reconnaît que les entrepreneurs sociaux, y compris les peuples autochtones et les communautés locales, sont des agents de changement capables de générer des solutions innovantes dans les domaines économiques, sociaux et environnementaux.