La durabilité dans son triple aspect, ainsi que les Objectifs de développement durable (ODD) sont revenus au premier plan du débat parmi les chercheurs en économie sociale. Parallèlement, le moment historique que vit l’économie sociale au niveau mondial, européen et espagnol se distingue avec l’approbation de la résolution de l’ONU qui la promeut, la mise en œuvre du plan d’action européen pour l’économie sociale et l’approbation en Espagne du projet de loi sur l’économie sociale globale, ainsi que de la stratégie 2023-2027.
C’est ce qui est ressorti des différentes sessions du 19e Congrès international des chercheurs en économie sociale du CIRIEC-Espagne, qui s’est tenu du 19 au 21 avril au Tecnocampus Mataró-Maresme, avec la collaboration de la Chaire d’économie sociale du Tecnocampus et de la Fondation Roca i Galès. Cent trente chercheurs et gestionnaires de l’économie sociale d’Espagne et de huit autres pays ont participé et présenté leurs travaux et communications au cours de neuf sessions plénières et de vingt ateliers thématiques parallèles.
Le premier jour du congrès a été marqué par une vidéoconférence du Ministre des universités du gouvernement espagnol, Joan Subirats, qui a rappelé les possibilités offertes à l’économie sociale par la loi organique du système universitaire (LOSU) récemment approuvée, dont les articles reconnaissent pour la première fois l’économie sociale comme une formule d’entrepreneuriat qui devrait être promue par les universités, et comme un secteur collaborant avec l’université pour les activités de recherche et le transfert de connaissances.
Parmi les nouveautés, figurait la présentation du nouveau Répertoire des chercheurs en économie sociale du CIRIEC-Espagne et du 2ème Rapport sur la formation universitaire en économie sociale, par Millán Díaz Foncea, professeur à l’Université de Saragosse, directeur du Réseau ENUIES et coordinateur des deux publications, déjà disponibles sur le site web du CIRIEC-Espagne.
Il a expliqué que le rapport 2023 sur la formation universitaire en économie sociale est le premier document qui rassemble toutes les informations disponibles sur les ressources de formation enseignées dans les universités espagnoles, tant publiques que privées, en économie sociale et dans des domaines connexes (entreprise sociale, entrepreneuriat social, impact social, innovation sociale, etc.)
Selon ses principales conclusions, il existe au total 23 000 heures de formation formelle spécifique en économie sociale, dispensées par 111 programmes de formation présents dans presque toutes les régions espagnoles.
Pour sa part, le nouveau « Répertoire des chercheurs et des institutions de recherche en économie sociale » est le cinquième à être réalisé par le CIRIEC-Espagne. De plus, il est également disponible en ligne dans une versión plus complète sur le site du CIRIEC depuis 2020. Le nouvel annuaire recense 700 chercheurs, soit 200 de plus que l’annuaire précédent, publié il y a seulement trois ans.
Le dynamisme de la recherche en économie sociale
Les intervenants ont souligné l’excellente dynamique de la recherche en économie sociale en Espagne, avec de plus en plus d’universités qui abordent l’économie sociale comme un domaine d’étude, à partir de perspectives et de sujets très différents mais tous d’une grande actualité et d’un grand intérêt, et avec la présence d’une entité pertinente dotée d’une longue histoire qui les unit toutes, comme le CIRIEC et ses propres réseaux ENUIES et REJIES.
Ils se sont félicités de la reconnaissance académique internationale croissante des revues scientifiques espagnoles sur l’économie sociale, notamment « CIRIEC-España, Revista de Economía Pública, Social y Cooperativa » ; « CIRIEC-España, Revista Jurídica de Economía Social y Cooperativa », et « REVESCO, Revista de Estudios Cooperativos ». Ils ont également regretté que, malgré les progrès notables réalisés au cours des dernières décennies, l’économie sociale ne soit toujours pas présente ou de manière très isolée dans de nombreuses universités, tant dans le domaine de la recherche que dans celui de l’enseignement, malgré l’importance quantitative et qualitative du secteur et de sa trajectoire.
Une mondialisation critique
La conférence de clôture a été donnée par Carles Manera, professeur à l’Université des Iles Baléares, conseiller à la Banque d’Espagne et membre des Economistes contre la crise, introduit par Maite Cancelo, directrice du CECOOP, Université de Santiago de Compostela et membre du conseil de direction du CIRIEC-Espagne.
Le professeur Manera a rappelé les défis cruciaux d’une « mondialisation critique », les doutes qu’elle génère sur le type de croissance et de production, et les mesures qui l’évaluent.
Remise des prix et clôture du congrès
Le congrès s’est terminé par la remise des prix pour les meilleures thèses de doctorat soutenues ces dernières années et les meilleurs articles présentés au congrès par de jeunes chercheurs. Cette session a été présentée par le professeur Elena Meliá, de CEGEA-Universitat Politècnica de València, et José Luis Monzón, professeur honoraire de l’université de Valence et directeur du CIRIEC-Espagne.
Le comité scientifique du 19e congrès a décidé de décerner à Jorge Luis Sánchez Navarro (Université polytechnique de Carthagène) le prix de la meilleure thèse en économie sociale, et à Francisco José Rincón Roldán (Université Pablo de Olavide) et Ana Olveira Blanco (Université de Saint-Jacques-de-Compostelle) le deuxième prix exaequo. Francisco José Rincón a aussi reçu le prix de la meilleure communication présentée par de jeunes chercheurs, et Ana Montiel Vargas et Daniel Hernández Cáceres se sont partagés le deuxième prix.
La cérémonie de clôture du XIXe congrès s’est déroulée en présence de Carles Campuzano, Ministre des droits sociaux de la Generalitat de Catalunya; Josep Lluís Checa, directeur du TecnoCampus, et Carmen Marcuello, vice-présidente du CIRIEC-Espagne.
Le Congrès du CIRIEC à Mataró a été organisé avec la collaboration du Réseau ENUIES d’instituts universitaires et de centres de recherche en économie sociale et de la Fondation Roca Galès, et avec le parrainage de la mairie de Mataró, de la Generalitat de Catalunya, du ministère du Travail et de l’Économie sociale, de Caixa d’Enginyers, de Tusgsal, de Facto Assessors et de BonCor, restauration sociale durable
