La Confédération des organisations agricoles de l’UE (COPA) et la Confédération des coopératives agricoles de l’UE (COGECA) ont adressé une lettre ouverte à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, exprimant leur profonde inquiétude quant aux récents débats sur la réaffectation du financement de l’UE dans un fonds unique, impliquant la suppression du Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) et du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), piliers de la PAC. Pour le COPA-COGECA, ce changement constitue une modification majeure de la gouvernance du prochain Cadre Financier Pluriannuel (CFP), qui pourrait fragiliser la PAC, politique communautaire encore aujourd’hui au cœur de la compétitivité et de la souveraineté alimentaire de l’Europe.
Comme l’indique la lettre, le démantèlement de la structure de la PAC, associé à l’adoption d’une programmation nationale unique par État membre, « compromettra le caractère commun des politiques européennes. En plus de fragiliser davantage le marché unique, cela aura aussi des conséquences importantes sur la production et la sécurité alimentaires, ainsi que sur la survie de zones rurales dynamiques et peuplées dans l’UE. Les dépenses européennes ont une valeur ajoutée claire dans des politiques telles que la PAC, qui doit donc être reconnue et maintenue », affirme le COPA-COGECA.
Avec 28 autres organisations agroalimentaires européennes, ils avaient déjà transmis à la présidente von der Leyen et aux dirigeants de l’UE que l’augmentation du budget de la PAC n’était pas simplement une question de soutien financier, mais « un investissement stratégique pour la résilience et la sécurité futures de l’Europe ».
Cela a été exprimé dans les conclusions du dialogue stratégique remis en septembre dernier : les nombreuses transitions nécessaires dans l’agriculture européenne ne peuvent être accomplies que si elles sont suffisamment financées.
Alors que la Commission européenne se prépare à présenter le prochain CFP, prévu pour juillet 2025, le COPA-COGECA demande que la Commission accorde la priorité au secteur agricole comme pilier fondamental de l’avenir de l’Europe, et l’exhortent à inclure dans le CFP un mécanisme de réponse rapide, automatique et flexible, permettant d’ajuster en temps réel les allocations financières en fonction des taux d’inflation réels observés, et non des prévisions.
« Fidèles à l’esprit des fondateurs de l’Union européenne, initiateurs de la première politique commune de l’Union, nous lançons aujourd’hui un appel à préserver l’unité et la force qui unissent nos communautés agricoles et l’ensemble de l’UE », conclut la lettre, qui avertit : « Pour prospérer, nos communautés ont besoin de plus que des promesses : elles ont besoin de stabilité, de prévisibilité, de confiance et de sécurité juridique. »
Le COPA-COGECA conclue leur lettre en demandant une réunion avec la présidente von der Leyen afin de poursuivre le dialogue entamé lors des manifestations de 2024.