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L’actu de l’économie sociale européenne

La France célèbre le Mois de l’économie sociale et solidaire 2024 et met en garde contre les conséquences de la nouvelle loi de finances pour le secteur

Le 4 novembre, l’ESS France a inauguré la 17ème édition du Mois de l’économie sociale et solidaire Mois de l’ESS, une rencontre à laquelle ont participé près de 200 personnes, dont les principaux acteurs du secteur, réunis sous le slogan «Réparer la démocratie». L’événement a mis en évidence le rôle important de l’ESS en tant que réponse à la perte de confiance entre les citoyens et les entités, un aspect également présent dans la lettre ouverte que les dix principaux dirigeants de l’économie sociale française ont adressée au Premier ministre du pays, Michel Barnier, dans laquelle ils mettent en garde contre les conséquences négatives pour le secteur de la nouvelle loi de finances, car ils prévoient qu’elle pourrait coûter des milliers d’emplois à l’ESS.

D’éminentes personnalités de l’économie sociale ont participé à l’événement, notamment Stéphane Junique, président du groupe VYV, Benoît Hamon, président de l’ESS France, et Marie-Agnès Poussier-Winsback, ministre déléguée à l’ESS, à l’incitation et à la participation.

Cérémonie de remise des prix ESS 2024

L’événement a été marqué par la remise des Prix ESS 2024, présentés par Michel Jézéquel, vice-président de l’ESS France et président du jury national des Prix ESS 2024. Dans la catégorie «Utilité sociale», l’entreprise sociale de l’habitat SNL-Prologues (Île-de-France), qui regroupe des associations d’insertion par le logement et des investisseurs socialement responsables, a été récompensée pour avoir acquis des immeubles d’habitation afin de les proposer aux personnes les plus fragiles. Les Fermes Partagées (Auvergne-Rhône-Alpes), entreprise qui se distingue par son activité agro-écologique, a été récompensée dans la catégorie «Transition écologique».

À propos des prix, M. Jézéquel a déclaré que cette année, 565 candidatures ont été reçues de toutes les régions participantes, ce qui représente une augmentation par rapport aux années précédentes. Il a ajouté que «ce dynamisme témoigne non seulement de l’enthousiasme, mais aussi de l’importance des Prix de l’ESS sur la scène nationale».

Des discours pour défendre et encourager la croissance de l’ESS

Stéphane Junique, président du groupe Vyv, qui accueillait l’événement de lancement du Mois de l’ESS 2024, a déclaré dans son discours qu’être acteur de l’Économie Sociale et Solidaire aujourd’hui «est un acte de courage et un acte de réinvention des idées de transformation sociale et de progrès “ajoutant que c’est aussi” mener les combats nécessaires à l’ensemble de la société : transition écologique, inclusion, lutte contre la pauvreté, accès aux droits, etc».

Enfin, il a réaffirmé son soutien à Marie-Agnès Poussier-Winsback, ministre de l’économie sociale et solidaire, de l’intéressement et de la participation, présente à l’événement, à qui il a dit: «Vous avez le plus beau des portefeuilles, Madame la Ministre: nous comptons sur vous. Ne doutez pas que les acteurs en difficulté sont un atout pour vous».

De son côté, le président de l’ESS France, Benoît Hamon, a donné deux chiffres importants en rapport avec le slogan de l’événement, «Réparer la démocratie»: 5,7 milliards de personnes dans le monde vivent dans des autocraties, et en 33 ans, la France a multiplié par six le risque de tomber dans un régime autoritaire.

«L’ESS est une ressource démocratique incomparable à laquelle le gouvernement et le parlement doivent avoir recours», a déclaré M. Hamon, avant d’appeler à la mobilisation des acteurs de l’ESS face à l’adoption de la nouvelle loi de finances qui, a-t-il prévenu, présente “un budget qui n’est pas à la hauteur des enjeux”.

Lettre ouverte au Premier Ministre français

Hamon est l’un des dix signataires d’une lettre adressée au Premier ministre français, Michel Barnier, exprimant le mécontentement du secteur de l’économie sociale et solidaire du pays face à l’approbation de la dernière loi de finances, une loi qui, comme l’a témoigné le président de l’ESS France, met en péril les droits du travail et l’emploi de 186.000 travailleurs dans les entreprises de l’économie sociale.

Les neuf autres auteurs de la lettre sont Fatima Bellaredj, secrétaire générale de l’ESS France ; Eric Chenut, président de la Mutualité Française ; Claire Thoury, présidente du Mouvement Associatif ; Jérôme Saddier, président de Coop FR ; Marion Lelouvier, présidente du Centre français des fonds et fondations ; Yves Pellicier, représentant de l’Association des assureurs mutualistes ; Julia Faure, co-présidente de Mouvement Impact France ; Pascal Demurger, co-président de Mouvement Impact France ; et Hugues Vidor, président de l’UDES.

Dans la lettre, ils dénoncent également un «service public fragilisé», notant que les Français «ont le sentiment de ne plus avoir un accès suffisant à la santé, à la protection sociale, à l’emploi, à l’éducation ou à la mobilité», faisant de cette loi une étape supplémentaire dans le «sentiment d’abandon» qui, selon eux, «nourrit le ressentiment et la colère».

«La réduction des fonds publics destinés à l’aide internationale, à l’emploi et au travail, mais aussi à la solidarité, au sport et à la culture, aura un impact considérable sur nos activités», peut-on lire dans la lettre, qui se termine par des encouragements à la réflexion de la part du gouvernement français.

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