La Fondation pour la finance éthique et la Fédération européenne des banques éthiques et alternatives (FEBEA) ont publié la 7e édition du rapport sur la finance éthique en Europe, intitulé « Beyond Profit. Comment les banques éthiques façonnent le paysage financier européen ». Il s’agit d’une analyse qui met en lumière l’impact des institutions financières opérant selon des modèles bancaires alternatifs dans différents pays, et qui compare les principaux problèmes auxquels sont confrontées les banques éthiques et les grandes banques.
Fruit d’une collaboration entre la Fondazione Finanza Etica, la Ethical Finance Foundation et la FEBEA (Fédération européenne des banques éthiques et alternatives), ce rapport se concentre sur le secteur bancaire, les dépenses militaires et une perspective européenne de l’économie sociale.
Le premier, consacré au secteur bancaire, révèle que les banques éthiques disposent d’un capital plus élevé, avec un ratio de 23,32% contre 17,23% pour les grandes banques, ce qui, selon le document, démontre une forte capacité à absorber les pertes potentielles.
Pour ce faire, ils ont utilisé un échantillon de données budgétaires sur 10 ans, jusqu’au 31 décembre 2022, provenant de deux groupes bancaires, un total de 26 banques éthiques et 60 banques qu’ils ont classées comme « significatives » ou grandes banques.
Le modèle opérationnel des banques éthiques privilégie les prêts aux ménages et aux entreprises plutôt que l’investissement dans des obligations d’État à faible risque. En outre, selon le rapport, les banques éthiques font preuve d’une solidité d’actifs supérieure à celle des grandes banques et garantissent une plus grande sécurité face au risque.
Les banques éthiques gèrent les prêts douteux de manière responsable et personnalisée, privilégient les solutions de soutien à la clientèle et font preuve d’un engagement en faveur de l’économie réelle et de la justice sociale.
La course aux armements en Europe
La deuxième question abordée est celle des dépenses militaires. Le rapport signale que les dépenses militaires des États membres de l’OTAN et de l’Union européenne ont augmenté de près de 50 %, passant de 145 milliards d’euros en 2014 à un budget prévisionnel de 215 milliards en 2023, ce qui représente plus que le PIB annuel du Portugal.
De plus, avec la guerre en Ukraine, les dépenses militaires en 2023 ont augmenté de 10 % en termes réels par rapport à l’année précédente. À titre d’exemple, en dix ans, l’Allemagne a augmenté ses dépenses militaires réelles de 42 %, l’Italie de 26 % et l’Espagne de 59 %. Dans tous ces pays, l’augmentation est entièrement due à l’achat d’armes et d’équipements.
Finance éthique et économie sociale
Le rapport se termine par une étude établissant un lien entre la finance éthique et l’économie sociale, un secteur qu’il définit comme « l’avenir de l’Union européenne ». Selon les dernières données de la Commission européenne et du CIRIEC, il y a environ 4,3 millions d’entreprises et d’organisations de l’économie sociale opérant dans les Etats membres de l’UE, avec 11,5 millions de salariés et un chiffre d’affaires de 912 milliards d’euros.
Le rapport rappelle que les entités bancaires éthiques sont régies par les mêmes principes que l’économie sociale et précise que la forme juridique la plus répandue parmi les membres de la FEBEA est la coopérative.
Onze des entreprises membres de la FEBEA sont des coopératives. Toutes sont présentes dans des pays comme la France, l’Italie, le Danemark, la Grèce, l’Espagne et la Belgique, dont sept ont une licence bancaire (Banca Etica, Cassa Rurale Bolzano, La Nef, Merkur, Cooperative Bank of Chania, Cooperative Bank of Karditsa et Crédit Coopératif), et quatre autres opèrent en tant que coopératives de services financiers : Hefboom, Coop57, Credal et Sefea Holding.