Des membres du GECES ont exprimé leur surprise face à la récente décision de la Commission européenne de supprimer l’Unité dédiée à l’Économie Sociale au sein de la DG GROW, qui, à partir de maintenant, sera sous la responsabilité exclusive de la DG EMPL. Cette mesure a été perçue avec inquiétude, compte tenu de l’importance de ce secteur ces dernières années au sein de la Commission elle-même.
Au cours des dernières années, l’approche de la Commission européenne envers l’économie sociale a connu une évolution significative, en partie grâce au dialogue fructueux entre les acteurs, les institutions européennes et le milieu académique. L’une des recommandations clés issues de l’exercice de co-programmation du GECES lors de sa réunion d’octobre dernier a précisément été de faire participer un plus grand nombre de Directions Générales (DG) dans son travail, pour ajouter et non soustraire.
La décision de supprimer l’Unité de l’Économie Sociale dans la DG GROW, une unité qui a joué un rôle pertinent dans les progrès réalisés ces dernières années, est donc « préoccupante » pour une majorité des membres du GECES, qui regrette avoir été informé de ce changement structurel seulement après qu’il ait eu lieu, sans avoir été consulté au préalable ni avoir reçu d’explication à ce sujet.
Le GECES croit fermement en la nécessité de préserver le travail précieux accompli jusqu’à présent avec engagement et vision. C’est pourquoi il appelle à ce que la nouvelle structure organisationnelle continue de mettre en œuvre pleinement les initiatives clés définies dans le Plan d’Action pour l’Économie Sociale de l’UE, la Recommandation du Conseil sur le développement des conditions-cadres pour l’économie sociale et la Transition Pathway. Ces initiatives promeuvent une vision de l’économie sociale non comme un secteur marginal, mais comme un levier stratégique pour un développement économique durable et inclusif, fondé sur les principes de solidarité, d’équité, de participation démocratique et de coopération, des principes essentiels pour l’avenir de l’Europe, en particulier dans le contexte international actuel.
Les entités de l’économie sociale ont prouvé à maintes reprises leur résilience en période de crise, leur durabilité en tant qu’acteurs économiques enracinés dans les communautés et leur rôle crucial dans la préparation territoriale. Dans le paysage géopolitique et environnemental actuel, ces entités sont des contributeurs essentiels à la préparation, à l’autonomie et à la démocratie de l’Europe.
Dans cette lettre, les membres du GECES expriment également leur espoir que l’économie sociale continue d’être reconnue et soutenue, non pas comme une responsabilité d’une seule Direction Générale, mais comme une mission partagée. En tant qu’experts, ils réaffirment leur engagement — également au nom de leurs organisations respectives — à continuer de travailler pour faire de l’économie sociale un pilier de la stratégie de développement de l’Union européenne.
Enfin, la lettre lance un appel à la Commission pour garantir que l’économie sociale reste une priorité, soutenue par l’expertise, la visibilité et les ressources organisationnelles nécessaires. Il est jugé approprié qu’une référence concernant les questions d’économie sociale (par exemple, sur des sujets tels que les marchés publics) soit également maintenue au sein de la DG GROW.
« Nous sommes convaincus qu’il reste encore beaucoup à faire. Et nous serions ravis de réaffirmer cette conviction lors d’une réunion avec la Commissaire chargée de l’économie sociale », affirme la lettre, qui conclut : « Que cette réorganisation soit une occasion non pas de reculer, mais de renouveler l’élan, en s’appuyant sur les contributions démontrées de l’économie sociale à la résilience, à la durabilité et à la préparation de l’Europe. Nous restons déterminés à poursuivre notre travail commun pour que l’Europe prospère ».