Plus de 120 personnes représentant différents pays européens se sont réunies à Barcelone pour la conférence annuelle de la Fédération des banques éthiques et des financeurs alternatifs (FEBEA). Sous le titre « Credit & Beyond », la conférence a mis en lumière le travail effectué par la finance éthique au cours des dernières décennies, ainsi que son objectif de se positionner comme une référence financière pour l’économie sociale et une conception large de la durabilité.
Selon Pedro M. Sasia, président de la FEBEA, « nous sommes des intermédiaires financiers, mais nous sommes bien plus que des opérateurs sur le marché financier. Les principes, les valeurs, le style de fonctionnement que nous nous sommes publiquement engagés à développer en valent la peine. Il ne s’agit pas d’une simple différenciation. Ce n’est pas du « greenwashing », ce n’est pas du « pinkwashing », du « solidaritywashing »… Le style de la finance éthique, son objectif, est le bon pour affronter les temps que nous avons vécus et que nous vivons ».
Ruth Paserman, de la Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion de l’Union européenne, a participé à la conférence et a déclaré : « La banque éthique n’est plus une utopie, c’est déjà une réalité. C’est maintenant le tour des administrations. Il est important que nous nous engagions, non seulement au niveau local, mais à tous les niveaux administratifs, en les incorporant dans notre gestion, en soutenant de manière décisive et sans équivoque l’économie sociale et solidaire, car c’est celle qui a le rendement social et environnemental pour les citoyens ».
Relation entre la finance éthique et les politiques publiques
Le rôle des politiques publiques dans la promotion de l’économie sociale par la finance éthique était le sujet de l’une des tables rondes de la conférence. Álvaro Porro (Conseil municipal de Barcelone), s’est concentré sur les défis du travail conjoint entre la banque éthique et les administrations pour surmonter la méfiance qui conduit parfois les administrations à ne pas savoir ce qu’est la banque éthique et comment elle fonctionne.
Pour sa part, Maravillas Espín, directrice générale du travail indépendant, de l’économie sociale et de la responsabilité sociale des entreprises du gouvernement espagnol, a souligné deux défis pour le secteur de la finance éthique. D’une part, la nécessité d’accroître sa visibilité et, d’autre part, de profiter de l’opportunité d’un moment comme le nôtre pour concentrer les investissements sur des transitions nécessaires comme la transition numérique ou la transition écologique.
Des outils de financement innovants au service de la transformation
Une deuxième table ronde, avec des organisations membres de la FEBEA, a présenté des expériences pratiques sur des outils de financement innovants pour les entreprises de l’économie sociale. Parmi les participants figuraient des représentants de Fiare Banca Etica, de la société française La Nef, du groupe autrichien Erste et de la coopérative française Les Scop.
Jordi Vía, président de la FETS (Finance éthique et solidaire), a prononcé un discours sur les économies transformatrices, soulignant comme une « dimension sociopolitique essentielle le fait que le financement du système de finance éthique à toutes les économies transformatrices est orienté vers une stratégie explicite de soutien au déploiement de la transition éco-sociale », en promouvant des activités productives socialement utiles, en favorisant un changement du modèle de consommation pour le rendre responsable et durable, et en participant activement aux réseaux de l’économie sociale et solidaire.
* Un enregistrement de la conférence est disponible sur la chaîne youtube de la Fondation pour la finance éthique.