Les coûts du logement représentent une part croissante du budget des ménages et les citoyens en ressentent les effets. Les pressions sur l’accessibilité au logement sont ressenties en particulier par les jeunes, les locataires privés et les ménages à faibles revenus. Compte tenu de l’augmentation rapide des prix de l’immobilier et des loyers, les pressions sont toutefois de plus en plus ressenties également par les ménages à revenu moyen (que l’OCDE appelle le » squeezed middle « ). Dans ses rapports, l’OCDE analyse en particulier les conséquences économiques du manque actuel de logements abordables. Il s’agit notamment de la réduction du pouvoir d’achat et du ralentissement de la croissance économique en raison de la baisse du revenu disponible des ménages, de la limitation de la mobilité de la main-d’œuvre en raison du manque d’options de logement abordables dans les endroits où des emplois (mieux rémunérés) sont disponibles, et de l’augmentation des inégalités et de l’exclusion sociale en raison de la division croissante de la richesse (des actifs).
Le logement n’ayant pas été l’un des principaux sujets de préoccupation de l’OCDE par le passé, il est donc intéressant de noter que le logement a gagné en importance au sein de l’organisation, ce qui reflète le fait que l’accessibilité financière au logement n’affecte plus seulement les ménages individuels mais de plus en plus l’économie au sens large, y compris les marchés du travail. Le projet de l’OCDE a mis un accent particulier sur le rôle des prestataires de logements sociaux et abordables, des organisations qui sont largement considérées comme faisant partie de l’économie sociale.
Selon l’OCDE, l’un des facteurs clés de la crise actuelle du logement abordable est la réduction substantielle des dépenses publiques consacrées au logement dans les pays de l’OCDE. Le parc de logements sociaux a donc souffert d’années et de décennies de sous-investissement. Avec la hausse des loyers du secteur privé, de nombreux gouvernements ont dû augmenter les allocations de logement pour soutenir les personnes qui paient des loyers élevés. Certains signes au niveau européen et international montrent cependant que les décideurs politiques commencent à voir les avantages du bon fonctionnement des systèmes de logement intégrés. Les associations de logement, en tant que représentants du tiers secteur, peuvent y contribuer de manière significative. Compte tenu des contraintes budgétaires des pouvoirs publics dans de nombreux pays, l’OCDE met en avant les « fonds renouvelables », qui constituent un pilier essentiel du financement des associations de logement en Autriche et au Danemark. L’idée de ces fonds est que les revenus (provenant des loyers) et les éventuels excédents générés par l’activité commerciale d’une organisation sont réinvestis et « circulent » donc au sein du système sans but lucratif (au lieu d’être versés aux actionnaires).
L’OCDE n’est cependant pas la seule à défendre l’idée économique d’un logement plus abordable. Diverses autres organisations internationales, dont le FMI (Fonds monétaire international) ou la CEE-ONU (Commission économique des Nations unies pour l’Europe) ont entrepris des études sur le rôle du logement social et abordable pour l’inclusion sociale, la cohésion sociale et la croissance économique. Les solutions politiques ont été définies dans les moindres détails. Il est maintenant temps de les mettre en œuvre.
Liens vers les rapports
- OECD (2021): Pierre par pierre: Bâtir de meilleures politiques du logement. https://read.oecd-ilibrary.org/economics/pierre-apres-pierre_78520651-fr#page1
- IMF (2021): Affordable Rental Housing: Making It Part of Europe’s Recovery. https://www.imf.org/en/Publications/Departmental-Papers-Policy-Papers/Issues/2021/05/24/Affordable-Rental-Housing-Making-It-Part-of-Europes-Recovery-50116
- UNECD (2021): Effective policies for affordable housing in the UNECE region. https://www.housing2030.org/reports/